Rôdant depuis 2012 entre les salles de concert les moins fréquentables de France et les recoins les plus sombres de bandcamp, l’entité Ellah A. Thaun a toujours dégagé quelque chose d’insaisissable. S’agit-il de l’incarnation archi personnelle de l’artiste Nathanaëlle-Eléonore Hauguel ? Ou bien d’un véritable collectif qui fonctionne tout aussi bien en groupe ? Par où aborder une discographie pourvue d’une trentaine d’albums qui balayent tout autant de nuances de rock expérimental ? Autant de questions qu’on adore se poser, pourquoi pas inventer nos propres réponses, et qui ont forgé à Ellah A. Thaun cette drôle de réputation de groupe préféré de ton groupe préféré.
Dès le premier morceau de son nouvel album “The Seminal Record Of”, on comprend tout de suite que l’énergie du groupe percute immédiatement, sans qu’on ait à se poser de question. Il y a du riff (“UFO’s), de la mélodie (“1999”) et même une ballade qui semblerait sortir de Twin Peaks (“The Dollhouse”). Ellah A. Thaun est un groupe pointu, mais certainement pas inaccessible, et c’est ce qui fait la force de cet album: puiser à la fois dans Coil et les Smashing Pumpkins, citer Throbbing Gristle mais aussi Nirvana, faire le grand écart entre Swans et les Beach Boys.