THE SOAP OPERA – BACK ON TRACKS

Vinyle / CD / Digital 

 

Six ans ! Il aura fallu attendre six ans avant que The Soap Opera ne livre son deuxième album « Back On Tracks » : retour en piste, retour aux pistes.
 
    Formé autour d’un trio de musiciens rennais – Bloody Bulga au chant et à la guitare, Professeur Zorrino au chant, guitare et claviers, Holden Brahms à la batterie – The Soap Opera est né à l’origine d’un désir pop alors que les trois compères officiaient au sein des psychédéliques Sudden Death Of Stars. Au brouillard des horizons shoegaze, The Soap Opera opposait la concision pop, la lumière d’une mélodie pure. Le bassiste Copache les rejoint à plein temps pour enregistrer un premier album aux couleurs pastel (Pastels ?) intitulé « Ready To Hatch » en 2017, collection de chansons pop finement ciselées.
 
   Pour ce nouvel exercice, ce sont les leaders Bloody Bulga et Professeur Zorrino (diplômés du McCartney Institute Of Harmony & Melody) qui mènent l’affaire. Chacun écrit ici cinq morceaux, cherchant à dépasser l’autre pour en tirer les meilleures créations pop. Il résulte de cette saine émulation un nouveau recueil de chansons baptisé « Back On Tracks », album lumineux qui engage des réflexions sur le temps qui passe, la parentalité, la disparition de proches, et pose des questions importantes telles que « Qui a mangé le dernier Oreo ? ». Le groupe est allé enregistrer l’album dans le studio Sovaj de Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine, mais aussi dans la cave de Bloody Bulga.
 
   C’est dans cet endroit aménagé suivant les préceptes les plus rigoristes du do it yourself que le groupe a enregistré les magnifiques cordes qui ornent des titres tels que « Golden Springs S.A.S. », « Spacin’ Out » ou « A Sign In A Muddy Pond », interprétées par Natalia Borbon (violoncelle) et Boris Cavaroc (contrebasse) sur des arrangements de Rònàn Ò Luasa (Le Groupe Obscur). Quelque part entre la pop indé des Shins des débuts (« Golden Springs S.A.S. ») et la pop baroque 60’s de The Left Banke (« A Sign In a Muddy Pond »), l’album se singularise par la pureté de ses mélodies et la finesse de ses instrumentations. Délicat sans être précieux, sophistiqué mais épuré, The Soap Opera propose une vision indie de la grande musique. De cette recherche de la belle chose naît une musique éhontément pop. Une pop pastorale (« The Clouds Are Laughing At Me »), volontiers mélancolique (« Spacin’ Out »), aux accents vaudevilliens (« Who Ate The Last Phoney Oreo ? »), où on croise des guitares carillonnantes façon C86 (« Toddler Time ») et où le groupe se permet quelques excentricités, comme les inflexions électroniques funky de « Sword Fight At The Beach House », qui sonne comme une bande originale de Vladimir Cosma passée à la sauce Sarah Records.
 
Une ode aux mélodies et au songwriting à l’ancienne.
Eric Delsart.

 


 

 

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